LOUISIANE MAI 2017
LOUISIANE
La fleur de lys en est l'emblème, on la retrouve sur beaucoup de panneaux. On se sent un peu en France....
Quel sentiment de liberté ! nous constatons très rapidement la disparition des panneaux « no trespassing », et les clôtures systématiques. La Louisiane est-elle américaine ? Nous verrons toutefois très régulièrement ce panneau de délation….
Les maisons ne sont plus entourées de clôtures, mais d’une belle pelouse rase. Nous les voyons toujours sur leur tracteur tondeuse, une vraie passion...
tOUJOURS BEAUCOUP DE DRAPEAUX AMERICAINS, ILS EN SONT FANS. Tu en trouves dans tous les magasins.
Nous serons encore bercés par les bruits des vagues notre première nuit sur la côte sauvage. Que cette mer est agitée. La couleur de l’eau n’est pas engageante et les détritus sur la plage me révoltent une fois de plus. Qu’attendons-nous pour rendre obligatoire dans le programme scolaire des sorties hebdomadaires pour nettoyer et faire prendre conscience de l’impact de ce comportement incivil.
Il est vrai qu’ils ont essuyé de forts ouragans dans les années 2005 et 2008 (katrina et Gustav) et l’on voit des amas de bétons, ferrailles, carrelages, etc.
L’érosion de la côte attire notre attention et nous nous poserons plus éloignés de la mer, surtout à l’annonce d’un orage. Impressionnant et des beaux grêlons alors qu’il fait 24°. Presque intenable dans l’iveco, une vraie caisse de résonnance. Mais allez où ? Nous craignons pour notre pare-brise en sale état. Nous n’implorons pas Dieu, mais que la chance soit avec nous.
Le lendemain, ce sera un orage avec des éclairs en continue pendant plusieurs heures et des trombes d’eau, mais cela nous ramènera la fraicheur et l’humidité dans l’air a bien diminué. Un bon avantage, le véhicule est propre par magie.
C’est mon anniversaire
après avoir rapées les carottes :
Noyé par le Mississippi, le paysage de la Louisiane est fidèle à son image de pays verdoyant et sauvage. Les bayous, eaux peu profondes à faible courant ou stagnantes, plutôt hostiles à la nature humaine, sont partout. La présence humaine se remarque tout de suite par les déchets non biodégradables (les pécheurs en sont grandement responsables).
Mais ne soyons pas négatif, ne regardons que le beau…
Sabine National wildlife refuse, Cameron Prairie est une merveille pour les yeux observateurs.
Dans un magnifique cadre sauvage, il nous plait de voir sauter les alligators, de voir les aigrettes se chamaillaient, les hérons pécher etc etc. Il n’est pas toujours facile de les voir dans ces hautes herbes. Les joncs, les jacinthes, les nénuphars sont en fleurs.
INFO : L’alligator hiberne lorsque les températures baissent dans leur terrier. La femelle pond entre 20 à 50 œufs qu’elle surveille pendant l’incubation, environ 65 jours. Les petits resteront près de leur mère pendant 1 a 3 ans. Le sexe de la descendance dépend de la température du nid et se détermine entre le 7è et 21è jours. Surprenant !
L’alligator est dangereux pour l’homme que s’il a faim.
Cet animal amphibie passe de très longs séjours dans l’eau, il se dissimule habilement dans l’eau, son immobilité, son aspect, le font passer pour un bois flottant. Donc il faut être très attentif. Le marché de la viande d’alligator est en plein essor. Ici, il le mange en sauce ou frit.
Nous en verrons énormément à un endroit, des centaines le long de la route et des dizaines d’écraser sur la route (Little Chenier Road près de la hw27).
La fleur du Magnolia est un symbole de la Louisiane et elles sont magnifiques, on retrouve cet arbre partout en Louisiane.
et le cyprès chauve, espèce d’arbre emblématique du bayou.
Un peu partout, mais encore plus sur la côte en Louisiane, les Américains vivent dans des mobil-homes installés façon village, mais aussi dans des motor-homes installés sur des terrains privés ou des "RV park" à l'année. L’herbe là aussi est impeccablement entretenue.
Ils ont toujours deux ou trois clim sur le toit de leur motor-homes, et on en verra même sur des caravanes pliantes toile. Aussi, nous les fuyons, et nous souffrons rarement du raffut de leur moteur. Eux cela ne les gêne pas ! Lors de rassemblement pour les fêtes, c’est carrément l’horreur, des génératrices qui font un bruit d’enfer pour tenir leur boissons au frais.
Les noms des rues comme les villes ont des résonnances bien française, St Martinville, Lafayette, Napoléonville, Vacherie, etc.
Mais les centres sont presque toujours fantomatiques. Les américains préfèrent les fast-foods et faire leur course dans un seul magasin, ils n’aiment pas marcher. Comme me l’a appris mon amie de voyage marie-jo, l’urbanisme devrait être très sévèrement contrôlée et règlementée comme à SAN FRANCISCO pour que tous les quartiers aient un nombre équitable de bureaux, commerces et habitations. En France, en sera t-il de même dans quelques années.....
Nous sommes dans le pays CAJUN.
Info : Les Cadiens (diminutif de « Acadiens », déformé en Cajun en Anglais, bon c’est un peu compliqué….) forment le groupe francophone le plus nombreux des Etats Unis. Ils sont environ 700 000 à vivre dans le sud de la Louisiane et sont les descendants des premiers colons blancs qui ont émigré de France (principalement du Poitou, de la Bretagne et de la Normandie) pour s’installer au Canada en 1604. Ils ont été contraints à l’exil en 1755 par les anglais dans des conditions effrayantes.
Aujourd’hui la langue de Molière a quasiment disparu alors que l’enseignement du Français est réadmis à l’école depuis 1968. Lors de notre passage, nous avons pu constater que seules les personnes du 3è âge arrivaient à échanger quelques mots avec nous, alors qu’ils avaient interdiction d’utiliser cette langue. ….il n’y a pas de doute, ils ont bien gardé notre esprit de contradiction française…. Pourquoi parler Français aujourd’hui puisque c’est autorisé….
Au festival de l’écrevisse à BEAUX-BRIDGE la plupart des chansons sont en français.
C’est assez sympa, plusieurs orchestres, très différents les uns des autres, avec accordéon, guitare, violon, planche à laver (instrument qui se porte souvent comme un plastron, il prend alors le nom de vest-frottoir)
. Nous y écoutons de la musique cadienne ou cajun jouée par la population blanche aux airs de country, de western swing, de twist, et de la musique zarico, jouée par la population noire, aux influences blues et rythme and blues.
Les Cajuns qui « laisse les bons temps rouler »
profitent de tous les moments de plaisirs, de fêtes.
On y mange de tout (écrevisses, alligator, viande mais surtout DU FRIT), on y boit (avec présentation de l’ID, pièce d’identité obligatoire à tout âge –la règlementation est très importante pour les Américains).
et on y DANSE, de tout. Brassage blancs noirs, à priori sans problème.
Film d'Eric https://youtu.be/YjjW-0H2VUk
Fin de soirée, le sol est recouvert de déchets de tout genre.
Nous traverserons des quartiers, noirs, pas tristes du tout. On se croirait à St Domingue.
Nous retournons au calme au lac martin, tout proche.
NEW ORLEANS
La Nouvelle Orléans est la fleur de la Louisiane, le long du Mississippi, une ville qui vit à 100 à l’heure. Elle a une histoire mouvementée ce qui lui vaut son caractère inimitable. C’est le berceau du jazz, une ville empreinte de musique, festive et permissive. Les cultures métissées en font sa richesse et cela fait longtemps qu’Eric voulait y venir..
Les explorateurs français arpentent cette région dès 1691 et la ville fut fondée par des Français en 1718.
La ville connue son essor en 1811, à partir du développement de navigation du Mississipi. L’ouragan Katrina a fait fuir près de 80% de ses habitants. Une partie de la ville, le quartier bas, s’est retrouvée sous les eaux et les habitations légères en bois sont tombées comme un château de cartes. Ne pas oublier que la Nouvelle Orléans est construite sur une plaine basse et marécageuse qui, lors des hautes eaux du Mississippi, se trouve de 0.6 à 1.2m au-dessous de la surface du fleuve. Aujourd’hui elle se repeuple, 380 000 habitants, dont plus de 50% de noirs, beaucoup plus que dans les autres états. Cela est dû à la traite des esclaves pour la culture du coton et de la canne à sucre.
Le quartier Français aussi appelé "Vieux Carré", est le quartier historique et vivant construit au-dessus du niveau des eaux n'a pas été touché par les ouragans.
Nous parcourons différents quartiers en tramway.
Dessiné par un architecte français au début du XVIIè , les maisons ont un style hispanique car ce quartier a été reconstruit par les espagnols suite à des incendies. A noter que la Louisiane a été française de 1699 à 1762 et de 1800 à 1803, puis vendu par Napoléon aux Etats-Unis (un vrai jeu de balle entre les anglais, espagnol et français).
Les rues Bourbon et French men :
des films d'Eric : https://youtu.be/1SNjb2KvxP4 ; https://youtu.be/1C9hr8mPVug
sans pluie pendant plusieurs jours, les odeurs doivent être fortes…..
Garden District est le quartier où s’installèrent les colons américains anglophones pour profiter des opportunités offertes par l’exportation du coton et de la canne à sucre
D’autres quartiers :
Des bivouacs à la Nouvelle Orléans :
Un moment de grande solitude. Il fait très lourd, 90% d’humidité. Sur un parking de Walmart (grande surface), eric va profiter de la wifi dans le magasin. Je reste dans l’iveco, tout est ouvert, vitres complètement baissées. Un énorme orage avec une pluie torrentielle, ET JE N AI PAS LES CLES……éric les a dans sa poche ! je m’acharne pour limiter les dégats dans la cabine et Eric qui ne revient pas…je suis sûre qu’il ne pense même pas avoir les clefs sur lui !!!! Cela a duré plus d’une heure. grrrr.. tout sera archi trempé, c’est super avec un tel taux d’humidité.
Pour nous changer un petit tour à Lafitte Réserve à 20kms.
Info : Lafitte est un flibustier français qui créa son royaume de corsaire dans les marais et bayous de la Nouvelle Orléans dans les années 1800, avec sous ses ordres plus de 1000 hommes.
Nous quittons la Nouvelle Orléans en comptant découvrir les belles plantations le long du Mississipi.
Ce n’est pas ce genre de plantation que nous comptions voir… Nous n’en avons jamais vu autant d’industries sur une telle distance !
Nous ne voyons presque jamais le Mississippi car une digue a été érigée en 1929 pour empêcher les terribles inondations lors de ses crues. Donc aujourd’hui les plantations sont proches du Mississippi mais sans vue.
Des 350 maisons de plantation qui existaient entre la Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, il n’en reste aujourd’hui que 8, restaurées mais leur domaine de cannes à sucre ou de coton a disparu.
Les plantations se sont installées le long du fleuve ce qui permettait l’irrigation, le transport des marchandises et des hommes. Beaucoup firent fortune grâce à une main d’œuvre presque donnée, d’où les propriétés grandioses. A noter que l’importation des esclaves aux Etats-Unis fut interdite à partir de 1807, mais l’emploi d’esclaves resta quant à lui légal.
Beaucoup de plantations furent détruites à la guerre de sécession (1861-1865).
Nous bivouaquons en plein centre historique de Donaldsonville. Très pratique pour avoir du pain et des croissants frais….Je rêve, ou j’ai attrapé un coup de chaud. Où trouver ces bonnes petites choses !
Tous les centres sont désertés…en sera-t-il de même en France ????
Nuit sans aucun bruit puisqu’il n’y a plus personne. Au matin, un « bamboula » vient nous parler, mais nous, rien comprendre du tout…..on se dit : ils ne parlent pas anglais ici ? , puis une autre personne fait son curieux « un bamboula blanc », idem, on comprend rien, de rien. Eric lui dit, do you speak english ? j’étais écroulé de rire….ils ont un accent terrible.
Le lendemain, on trouve un peu de fraicheur au bord du Mississippi à St Francisville, mais on se fera surprendre par un énorme bateau louisianais touristique à 6h du matin.
Voilà, on va quitter la Louisiane sous une grosse chaleur humide. On ne découle plus des "library" pour leur climatisation....
On a beaucoup aimé toute cette verdure, l'architecture, l'ambiance.