EL SALVADOR avril 2015
La frontière se passe bien, un peu long, mais les gens sont souriants.
Nous avons traversé l’Honduras en peu de temps, 160kms seulement pour arriver à la frontière du Salvador. Une nuit au bord du mer a transpirer, cela nous a suffi pour changer notre itinéraire du Salvador.
Je vais commencer par des coups de gueule, oui, je sais ce n’est pas beau, mais on meurt de chaud et cela me rend agressive.
Insupportable toutes ces poubelles, bon peut-être un peu moins pire que ce que nous avons vu de l’Honduras, mais révoltant.
Les gens consomment énormément d’eau fraîche, vendu dans des petits sacs plastiques, que nous retrouvons partout. A quoi servent tous ces colloques sur l’écologie…., les bas-côtés de la route servent de décharge. L’Amérique est une poubelle !
Pourquoi ne pas consigner ces contenants ? Le problème serait tout de suite régler.
Dans ces pays, les gens mangent dans la rue et la nourriture est servie dans du jetable ! on retrouve tout cela sur les bords de route, les cours d’eau.
Taxons pour qu’ils utilisent de la vaisselle normale !
Les températures : depuis février que ce soit Panama, Costa Rica, Honduras ou Salvador, les températures indiquées sur les guides touristiques sont entre 20 et 30°. Avec clim ???
car nous, sauf au-dessus de 1000m, les températures sont entre 35 et 43 à l’ombre.
On n’en peut plus car en plus, aucun vent au Salvador. Du coup, nous allons zapper toute une partie du pays.
Nous n’avons pas la clim dans le véhicule et c’est insupportable.
Laguna Alegria
Etonnant ce petit lac (au plus bas, vu que nous sommes à la fin de la période sèche) dans le cratère. Une école a été construite dans le cratère…on ne comprend pas trop.
On est au frais à 1280m, que cela fait du bien. Et daniel nous rejoint cherchant également la fraîche. Aujourd’hui le thermomètre est monté à 48° à l’ombre dans le véhicule, dehors 43. Un four, c’est irrespirable. Nous sommes presque des zombis et sortons peu l’appareil photo.
Les volcans sont nombreux, on les devine mais la brume de chaleur voile leurs charmes.
Les gens nous paraissent tout de suite très agréables, les flics nous laissent tranquille. A « San Miguel » nous sommes toutefois étonnés de voir autant de gardes avec fusil à pompes, des policiers bien armés. On voit que la guerre n’est pas loin dans les esprits.
COIN INFO / Les montagnes du nord-est du Salvador ont été le théâtre d’affrontements sanglants pendant la guerre civile des années 1980 qui a fait 80 000 morts, des milliers de blessés et d’handicapés et un demi-million de personnes déplacées. Un bilan lourd d’une guerre fratricide qui a pris fin en 1992 par la signature d’accords de paix. La guerre civile du Salvador trouve en partie son origine dans les inégalités sociales et économiques héritées de l’époque coloniale où une élite de familles productrices de café contrôlait la majeure partie du pays et profitait de la main-d’oeuvre bon marché constituée par les ruraux.
Beaucoup de gens nous regardent et nous sourient, heureux que nous visitions leur pays.
Les gens vivent simplement encore ici. Ils travaillent la terre ou sont commerçants (encore des petits commerces partout !). Beaucoup de misère aussi, surtout aux abords des grandes villes. On a vraiment l’impression que ceux qui ne possèdent pas de terre trime pour un salaire de misère, juste de quoi survivre.
A Alégria, c’est la région du café, et les travailleurs saisonniers gagnent 25$ par semaine.
L’eau potable, un robinet dans la rue pour les habitants. L’eau à la maison, c’est grâce au puit, et là, elle n’est pas potable.
Des marchés partout.
Des étals de tapas tous les matins et en fin d’après-midi. La pâte est souvent faite par ces machines :
Du maïs bouilli, de l’eau et les femmes repartent faire cuire les galettes qu’elles confectionneront sur des plaques chauffées au feu de bois.
Des charrettes avec roue en bois
LA SECURITE : on ne sait quoi penser. Certains nous disent que les « majas »(gangs) existent bien et les tueries sont fréquentes. On nous dit de ne pas dormir en dehors d’un endroit sécurisé. La population est psychosé. Il est vrai que c’est le premier pays où on voit les magasins (et non les gargottes) toujours gardés d’un homme armé et il n’est pas rare de voir des hommes en armes dès qu’un véhicule transporte des marchandises ! On nous dit de n’opposer aucune résistance en cas d’attaque. Nous espérons ne pas y être confronter car pas de résistance, cela va être difficile. Aussi, nous avons un porte-monnaie avec peu d’argent à portée de main, petit appareil photo et ordi hors service, le reste est caché. Toujours est-il qu’à tout bout de champ, on nous dit de faire attention. Pour n’importe quoi, on essaie de nous imposer guide, garde, police touristique. C’est pesant.
toujours à l'affut d'une connexion!!
Suchitoto est une petite ville coloniale très agréable.
Nous visitons le plus bel hotel « los almendros de San Lorenzo », les propriétaires sont charmants et nous convient à la piscine. On appréciera…..En face, une belle exposition.
Aux alentours de belles cascades mais « sans eaux ». On resterait bien aux alentours de Suchitoto mais n’ayant pas de piscine dans notre Iveco, on se doit d’aller faire un tour dans les montagnes.
La capitale San Salvador nous la traverserons seulement pour faire plaisir à Daniel, ville qui a beaucoup souffert des tremblements de terre, dont celui de 2001. La misère intérieure nous rappelle Bogota. Nous irons voir tout de même la cathédral mais la belle mosaïque de Fernando Llord a été détruite sur la demande de l’archevêque en 2011 !!!!
Tout près, le volcan Salvador est majestueux et nous irons découvrir un de ses pics le El Boqueron à 1827m (N13°44.016 – O089°16.726’).
Superbe mais nous aurions dû venir à l’ouverture car avec la brume de chaleur cela nous gâche quelque peu le paysage.
Un sentier en fait le tour, mais là encore il faut être accompagné de la Police touristique. Il nous gonfle avec leur sécurité ! on finit par se demander si ce n’est pas les flics qui appellent les malfrats. La police touristique a été instituée par le gouvernement, remarque, cela fait des postes En plus, impossible de dormir sur le parking du parc national. Comme nous ne sommes pas loin de la capitale, donc des quartiers les plus pauvres nous poussons jusqu’au Lago Coatépéque.
Contrairement à nos habitudes, nous prenons la panaméricaine pour y arriver de jour pensant rouler plus vite. Quelle erreur, une circulation intense, une pollution terrible, voilà ce qu’on a gagné.
Lac de cratère de 25km, ancien site cérémoniel des Mayas.
Une piste fait le tour du lac, mais tout est privé et nous n’arrivons pas à trouver de bivouac. Un bout de pelouse. Nous demandons au propriétaire qui accepte. Ouf, il fait nuit. Le lendemain, nous aurons en plus des cadeaux, une coupe de fruit gelée et des noix de coco.
Ce lac est particulièrement beau par la route haute et là nous aurions pu trouver un bivouac plus facilement, mais nous préférions avoir les pieds dans l’eau, trop gourmand. Cela est réservé aux riches propriétaires qui se sont accaparés tout le bord du lac. Un peu choquant ce luxe !!!!
Cerro Verde : hum, son altitude +2000m nous attire. La route est des plus agréables, que cela sent bon, les fleurs de café explosent et dégagent une odeur de jasmin. On se sent revivre, ici. Ce parc est composé de 3 volcans, difficile à voir, toujours à cause de la brume.
Après paiement du parc, nous demandons s’il est possible d’y dormir. Là, les dollars les intéressent et la négociation est pénible. On hésite. Il est bientôt 11h et ils nous annoncent que l’ascension au volcan Santa Ana est à 11h et n’est possible qu’avec guide et police touristique. Guide à rémunérer + droit de passage. On commence à sentir le racket… Finalement, on sera bien sûr accompagné mais nous ne paierons rien de plus que le prix d’entrée ! On apprendra que la police touristique gagne 500$/mois, pour eux c’est bien (3 fois + qu’un ouvrier…). Ils ont tout intérêt à apeurer les touristes ! Le guide, un vrai con nous fera faire le parcours du combattant. 4 heures A/R au pas de course mais quel spectacle !
Juayua, nous y arrivons trempé de sueur. Bon, normalement la route ne devrait plus descendre en dessous des 1000m. Mais on s’aperçoit que ce n’est pas si simple, et oui, vous croyez toujours qu’on se la coule douce…..venez avec nous faire un tour !!! j’explique : en dessous de 1000m c’est le four, au dessus de 1800m, c’est la purée de pois complète. La vie n’est vraiment pas simple.
Particularité de ce pueblo : le christ de l’église est noir.
Nous bivouaquons au pied du chemin des « chutes de la galera ». Bien-sûr, on vient nous voir, il faut un garde, c’est peligrossos. Bon, ce soir, je ne me mêle pas de la négociation car je sors du coiffeur et c’est une CATASTROPHE et je risque d’être désagréable. 5 coups de ciseaux et j’ai dit stop. Quelle connasse…c’est vrai qu’ici, il y a peu de chance qu’elle est une formation autre que celle du coupe coupe. Du coup, le chapeau reprend du service.
Nous prenons la route des fleurs pour arriver à la frontière du Guatemala. Nous sommes le 1 mai à Ahuachapan, dernière ville avant la frontière et c’est la féria avec musique un peu trop forte à notre gout.
Notre dernier bivouac sera au pied d’une clinique française, construite avec des dons du Val de Marne pour 68000euros en 2009 dans un tout petit village. Aujourd’hui c’est désaffecté pour faute d’argent…..
Une particularité du Salvador, dans beaucoup de villages nous admirons des façades peintes.
Arriver à la frontière, les derniers mots seront de la police, « il ne faut pas rester là, c’est muy peligrosso(très dangereux) » ! Frontière très calme, il n’y a presque personne !!! Formalité simple et gratuite.
Allez je rajoute une photo du merveilleux motmot, un oiseau assez courant au Salvador.
Et des photos de la vie de tous les jours.